"La morphologie des noms berbères en w-. Considérations
diachroniques"
in: Mohamed El Medlaoui, Saâd Gafaiti, Fouad Saa (eds.) Actes
du Premier Congrès Chamito-Sémitique de Fès (12-13
mars 1997), Publications de la Faculté des Lettres et des Sciences
Humaines, Saïs-Fès 1998, pp. 51-67
La morphologie des noms berbères en
w-
Considérations diachroniques
(Vermondo BRUGNATELLI — Università di Udine)
Comme l'ont rappelé les organisateurs de ce congrès,
c'est au Xe siècle que «le comparatisme (sémitique) systématique
et conscient a vu le jour pour la première fois» grâce
au «fameux épître (risala ou iggereth) que
Ibn Quraych Almaghribiy a adressé à la communauté juive
de Fès». A vrai dire, cet auteur n'avait pas limité ses
efforts aux langues sémitiques tout-court (surtout hébreu, araméen
et arabe), mais avait inclus dans sa recherche même quelques mots d'une
langue "chamitique", le berbère. En effet, «cette dernière
langue devait être familière à l'écrivain originaire
d'une région alors berbérophone» (1) (il état
originaire de Tahert).
Et c'est justement un des mots berbères rapportés
par Yehuda Ibn Quraych qui peut introduire l'argument de cette communication.
Il s'agit du nom du "lion", héb. 'ari:, 'arye:, comparé,
dans l'épître, à une forme berbère 'ry'r (à
lire, peut-être, aryar). Si le redoublement de r n'est
pas (ou n'est plus?) attesté dans les parlers modernes, (2) il
est quand même évident que le mot auquel se référait
Ibn Quraych était un ancien nom berbère du "lion", présent
aujourd'hui dans plusieurs parlers avec des formes différentes: touar.
ahar (pl. iharren), Mzab war (pl. iwaren), senhayi
buharu / buharru (pl. ibuharuten / ibuharruten),
Rif (A. Touzine) buharu (pl. ibuharuten), zenaga
wa'r' / a'r (pl. i'ren, i'ran) , (3) Sened
är (pl. arrawn), Aurès ar (pl. iran),
etc. Probablement, c'est ce même terme qui a donné les
noms de la ville d'Ibn Quraych, Tahert ("la lionne") et d'Oran, Wehr'en.
La multiplicité des formes a déjà
fait penser à K.-G. Prasse (1969: 20) que dans les formes en
wa- il y ait eu une «fausse interprétation du préfixe
d'état d'annexion». Et, en effet, le wa- à l'initiale
du nom en mozabite et en zenaga paraît un préfixe ajouté
à un nom —de forme, hypothétiquement, *(a)har(w) — tout
comme le préfixe bu- en senhayi.
J'ai déjà abordé ailleurs le problème
de l'initiale des noms berbères (Brugnatelli sous presse), et je considère
que l'hypothèse la plus probable sur l'origine des deux états
du nom c'est celle d'un figement d'un ancien article/démonstratif de
forme wa- (m.) /ta- (f.). Pour les noms masculins, il y aurait
eu en suite la chute de la semi-voyelle à l'état libre (en
touareg à l'état d'annexion aussi), (4) chute qui n'aurait
affecté certains noms qui gardent ce réliquat, surtout en chleuh
mais —d'une façon plus réduite— en d'autres parlers aussi. C'est
justement à l'étude de ces noms qu'est consacrée cette
étude.
D'abord, j'ai dressé une liste des noms pourvus
de w- initial. Au total j'en ai relevé 150 dans les différents
parlers. J'ai essayé de comprendre surtout les noms dont le w(a)-
correspond effectivement à un ancien préfixe, en éliminant
donc ceux dont le w- pouvait appartenir à la racine ou ceux
qui étaient sûrement composés avec war- "depourvu
de...". J'ai aussi utilisé au minimum les noms propres (parmi lesquels
il y a beaucoup de noms en w-), dont la morphologie et l'étymologie
se heurtent souvent à des difficultés. Je n'ai retenu qu'un
nombre très reduit de cas très clairs.
La liste est la suivante: (5)
1. LOCALISATION NON DÉTERMINÉE (6
noms):
1.1 wadafa "Arthratherum obtusum" (L. 509: «Foureau
33; cf. åd'af "panicule de l'alfa" A. Seghr.») (6)
1.2 wafar / afar (Maroc) "chiendent" (Sijelmassi 231, 284)
1.3 wars "Phelipaea lutea, Orobanchacées" (Foureau,
33 d'après L. 518)
1.4 witfa "Arthratherum obtusum" (Foureau, 33 d'après
L. 524)
1.5 wiisu "Terfezia Leonis et divers champignons" (Foureau,
43 d'après L. 524)
1.6 wazar / azar (Maroc) "figuier" (Sijelmassi 233, 244, 283)
(7)
2. CHLEUH (80 noms):
2.1 wabo (Indouzal) "Arisarum vulgare" (L. 508)
2.2 wabiba (Tazerwalt, Tlit, O. Noun, Insendal) "moustique"
(Stumme 239; L. 486)/ abiba (A. Messad: ibid.); abiba / wabiba
"moustique" (D.)
2.3 wabejjir (Tagountaft, Indouzal, Tiznit), wabjir (Tazerwalt: Stumme
239; Ida Ou Tanan), wabejdir (Illaln, A. Isaffen, Ida Ou Tgettoit),
wajbir (Ida Ou Tanant) "mauve" (L. 485, 508, 515) / abejjir
(Illaln, Amanouz) (8)
2.4 wácc (f. tacc) "malheureux" (D.), "miserable, affreux"
(Adghirni 1995: 25, 56); ac / wac "malheureux, infortuné"
(J. 47, 152)
2.5 wacbäb (Illaln) "feuille d'arisarum" (L. 518) / acbäb
(Ida Oumezdakal, Sous)
2.6 wackiya "un chardon (Carthamus spec.)" (T.)
2.7 waduda (Amanouz, Indouzal, Ida Oukensous) "nom du coquelicot
et de diverses papavéracées" (L. 510) / tadûdat
(Illaln)
2.8 wadaf "Aristida ciliata, Graminées" (Foureau, 33 d'après
L. 509; T.)
2.9 wád'erna (Illaln) "gland" / áderna (Ida
Gounidif), adern ("fruit du chêne vert", Ntifa, A. Messad, Igliwa)
(L. 510); aderna / waderna (D.) wadernan "gland" (Aspinion
1953: 7) "glands" (J. 152)
2.10 wáduz'îz'en (Tagountaft) "plante employée
comme combustible dans les mosquées pour faire chauffer l'eau des ablutions
(L. 510)
2.11 wafud / wafuz "genou" (9) / afud "id."
2.12 wáfez'd'åd' (Illaln, Tagountaft) "grande marguerite
jaune des champs" (Achtouken) (L. 510) / afez'd'åd' (Ida Ou Tanan,
Imettougan, Imeghran, Ida Oumezdakal-Sous) (10)
2.13 wagúltem (Imitek) "arbuste produisant des fruits recherchés
par les brebis; l'écorce pilée est employée au tannage
des peaux" (L. 511) / agultem (Tlit), awultem (Todghout)
2.14 wágmud (Indouzal) "plante indéterminée;
mortelle au bétail" (L. 511)
2.15 wagänziz (Ida Ou Zikki) "bourdon" (L. 486)
2.16 wagerzam "léopard" (Tazerw., Ida Ou Qais: Stumme 239:
pl. wa...en) (11) / agerzam (Ida Ou Zikki: L.
486); wagrzamn "panthère" (Mesfioua: Leguil 1986, n°21,
note 1); agerzam / wagerzam "guépard" (D.) (12)
2.17 waho (Tafilalt) "guêpe" (L. 486)
2.18 wahudhud / hudhud "huppe" (D. 154).
2.19 wah'nákku (Tazerwalt) "espèce végétale
non spécifiée" (Stumme 240)
2.20 wijjan (Imettougan) "un sureau" (L. 524)
2.21 wajjaren (Ida Oultit) "les voisins" (13)
2.22 wajjrg (Tissint) "une Composita (Anvilla radiata)" (T.)
2.23 wakuz / akuz "charançon, ver" (J. 27, 152)
2.24 walbenna (Tazerwalt) "hochequeue, bergeronnette" (J. 152 et
Stumme 240: pl. id-w. et id-walbennât) / talbenna
(Stumme)
2.25 waluda (Tazerwalt) "espèce végétale
non spécifiée" (Stumme 240) (cf. peut-être waduda
supra?)
2.26 wolgûrit (Ithamed: O. Noun) "plante indéterminée"(L.
524)
2.27 wallâmen (Indouzal) "plante indéterminée"(L.
485)/ alâmen (Ida Oukensis: L. 516; Tazerwalt: Stumme 163)
2.28 wamgnun (Tagountaft), wamgennun (Tazerwalt) "espèce
végétale non spécifiée" (L. 485 et 516; Stumme
Handb. 240); wamegnun / amegnun "ergot (du blé)"
(D. 115)
2.29 wamkuk (Illaln, Ida Oukensous) "arbuste épineux dont
les fleurs blanches sont recherchées par les ânes" (L. 485 et
517)
2.30 wamlal (Imettougan) "grande marguerite jaune des champs"(L.
485, 517) (14)
2.31 wimineg "cyclône" (J. 153)
2.32 wamsa "fenouil" (J. 152; Sijelmassi 284) "anis, Pimpinella
Anisum" (Ihahan: T.)
2.33 wamsigher (Imettougan) "un Erodium" (L. 485, 517)
2.34 wametlam (Illaln) "plante indéterminée; pousse
dans les céréales; la tige et les feuilles sont comestibles"
(L. 485)
2.35 wansfal (Ida Oukensous) "toute plante grimpante dans les haies,
les buissons, les cactus, etc." (L. 485) (15)
2.36 wagherrac (Indouzal) "plante indéterminée"(L.
485 et 511)
2.37 wagherim (Igliwa, Ida Ou Tanan), warghim (Achtouken)
"plante indé-terminée"(L. 511)/ wagherim (Ihahan; Tissint)
"un chardon (Sonchus oleraceus)" (T.)
2.38 waghoris/aghris "glace, gelée blanche" (J. 152)
2.39 waghetlim (Illalen) "plante indéterminée"(L. 511)
2.40 warâru (Imitek) warúri (Ihahan) warwuri
(Tlit) wairurud (A. Baâmran) wairurud (Tagountaft) "ricin commun" (16) (L.
485, 514-5, 518); aussi: wuiruru (Ihahan: T.), wriwra (Sijelmassi
239)
2.41 wargiga "tremblement" (J. 152) (17)
2.42 warinsa (A. Baâmran, Imettougan) "une plante grimpante
produisant des fleurs employées comme remède contre les coliques"
(L. 485)
2.43 warmella (Amanouz, Ida Oukensous, Illaln), warmellat
(Tagountaft) "plante indéterminée"(L. 485 et 518)
2.44 warzan (Tazerw., Stumme 240) (18); war'z'z'uz,
war'z'az'ai, wir'ez'z'an (D. 148) war'ez'z'an (Destaing
1940: 130), warezzan/warzun (T.) "guêpe"; warz'an, warz'az'ai,
warz'uz',wirz'an "guêpe, guêpier, guêpard"
(J. 152-3)
2.45 wirzan "lynx" (D. 174, pl. id w.)
2.46 wasefsaf/asefsaf "peuplier" (J. 152) (19)
2.47 waseksu "couscoussier" (J. 152) (20)
2.48 waserkenna (Ilaln) waserkinna (Ihahan, Amanouz) "feuilles
de l'az'uka ou «thuya à gomme sandaraque»"(L. 485
et 519)
2.49 wasásnu / sásnu "arbouse" (D. 20); "arbousier,
Arbutus Unedo, Ericacées" (L. 519)
2.50 was'eld' aman "raton" (D.)
2.51 wassr'emt't' "flèche" (de essr'em "tirer") (D.
131; J.)
2.52 witrîken (Tazerwalt) "espèce végétale
non spécifiée (arabe: <abarru:t)" (Stumme 241, pl.
tantum)
2.53 watata "bègue" (de tata "bégayer") (J.)
2.54 wawudid' (Indouzal) "criquet" (L. 486) (21) (waudid
Jourdan 1934: 152)
2.55 wawgerni (Imettougan) "plante indéterminée"(L.
485 et 519)
2.56 wawoj (A. Bououlli) "perdrix mâle" (L. 486) (22),
waghuct "pie" (Podeur 1995: 118)
2.57 wawan "larves d'abeilles" (J. 152) (23)
2.58 waunifs (Amanouz, Achtouken, Ihahan) "fumeterre, Fumaria numidica,
officinalis, etc." (L. 485 et 519; T.)
2.59 waungrid (Tazerwalt) "espèce végétale non
spécifiée" (Stumme 240)
2.60 waurdal (Warzazat) "grande moutarde jaune des champs, Sinapis
arvensis" (L. 485 et 519)
2.61 wauwromt (= wawr'umt?) "une plante des Labiées
(Lamium album)" (T.)
2.62 waurz'åz' (Ida Oumezdakal: Sous) "plante indéterminée"
(L. 520) (24)
2.63 wiuttn (A. Bououlli) "lentes" (L. 486) (25)
2.64 waxudzam (Illaln) "plante non persistante, pousse dans les céréales;
tige et feuilles comestibles" (L. 485 et 511)
2.65 waxfenna (Illaln) "herbe qui pousse dans les céréales;
tige et feuilles comestibles" (L. 485 et 511)
2.66 wayfes (Ida Oumezdakal, Ouameslakht: Sous) waifs (Illaln,
Imitek) "Sinapis arvensis, Crucifères, vulg. grande moutarde
jaune ou blanche des champs" (L. 485 et 511; Sijelmassi 284)
2.67 wayel "huître" (D., J.) (26)
2.68 wailûlu (Tazerwalt, Ihahan), waîlullu (Ida
Ou Tanan) "espèce végétale non spécifiée"
(Stumme 240); "«sa graine rend fou» disent les indigènes,
Ihahan; il s'agit peut-être de la jusquiame ou de la belladone" (L.
512)
2.69 wainiu (Achtouken) "le doukkar ou inflorescence mâle du
dattier" (L. 485 et 513; J. 152)
2.70 wainri (Ida Oukensous), wairni (Ida Gounidif) "tubercule
de l'arisarum vulgare dont on se nourrit les années de disette" (L.
485 et 513)
2.71 waizîzu (Tazerwalt) "espèce végétale
non spécifiée" (Stumme Handb. 240)
2.72 wazduit (A. Baamran, O. Dra: L. 75) / auzzwit (Amanouz),
tazduit "après-midi" (27); wazduit / azduit "goûter,
casse-croute" (J. 50 et 153)
2.73 wazekun (Ilaln, Tagountaft, Ouameslakht: Sous), wazkun
(Imettougan), wåskun (A. Baâmran), wåz'kun
/ åz'kun (Tazerwalt: Stumme 240 et 21), wasqun (Warzazat),
wizkun (Tazerwalt) "folle avoine, Graminée" (L. 485, 520); waz'ekkun
"avoine" (Aspinion 1953: 7)
2.74 wazukenni (Ilaln) "divers «thyms» et parfois certaines
«lavandes», surtout la Stœchas, Labiées" (L. 522);
"thym" (J. 153) (28)
2.75 wazúmär (Warzazat, A. Mzal) "papilionacée
non identifiée" (L. 485 et 523)
2.76 waz'may (Illaln) "jonc" (L. 485 et 522) (29)
2.77 wizrûd'en (Imettougan) "plante indéterminée"(L.
524)
2.78 wizrug "grand coquillage que les femmes chleuhs utilisent pour
délayer leurs fards" (L. 1923: 314), aussi buzrug, buzruq,
buizrug; selon T. wizruk = "moule (Mytilus edulis)"
2.79 wazugen (A.Messad: L. 486),wazogen (= waz'ugen?
Ihahan: T.)/ az'ug (Tlit: L. 486); waz'uyz'ay et wiz'ugen.
(J. 152-3) (30);
wawz'ig (A. Daouchchen - renseignement personnel) "cigale"
2.80 wáz'z'u (Illaln) "asperge, Asparagus acutifolius L.,
albus L., etc." (L. 485 et 523)
DEMNAT (5 noms):
3.1 waruarit (Ntifa) "ricin commun" (L. 485 et 518)
3.2 wattut (Ntifa) "me paraît être un ormeau" (L. 485
et 519)
3.3 waujdem (A. Messad) "pissenlit" (L. 485 et 519)
3.4 waizru (Haut Atlas, Demnat) "une petite plante (Evax pygmaea)"
(signalé par René Euloge à U. Topper/Amazigh-Net)
3.5 wazugen "cigale" (A. Messad: L.: 486) (31)
MAROC CENTRAL (32 noms):
4.1 waddäd (Iguerrouan) "«chardon à glu»
Atractylis gummifera" (L. 509)
4.2 wadal (Goulmima) "plante aquatique" (Z.) (32)
4.3 wadmo (Iguerrouan) "variété de «mouron»,
plante médicinale employée dans la guérison des abcès"
(L. 485 et 509)
4.4 wademam (A. Ouirra) "arbuste épineux à feuilles
minces, donnant un fruit de la grosseur d'une olive, rouge comestible et renfermant
un gros noyau" (L. 509)
4.5 wagu (Goulmima) "brouillard" (Z.) / aggwu
"id." (Taïfi 144)
4.6 wigwal "giron" (L. 1939: 316) (33)
4.7 wijjan (Goulmima) "parfum" (Z.) / ijujan "id." (Taifi
303)
4.8 wakur (Goulmima) "estomac (d'animaux, par exemple bovins)" (Z.)
4.9 wakuz (Goulmima) "charançon" (Z.)
4.10 wilid' / wilitt (Ait Ayyache) "orgelet" (34) (Taïfi
761)
4.11 walez'z'az' (Iguerrouan) "daphne Gnidium L. vulgairement
garou ou Sainbois de la famille des Thyméléacées"
(L. 485 et 515)
4.12 wamsa (Goulmima) "plante aromatique et médicale, asir"
(Z.) (35)
4.13 wanslulfen "gros lézard" (Taïfi 764: "Cf. slef,
SLF")
4.14 wághaz (A. Ouirra) "fruit du palmier nain" (L. 485 et
511)
4.15 wari (Iguerrouan, Todghout) "fruit du jujubier sauvage, Zizyphus
lotus" (L. 485)
4.16 waru (Goulmima) "joie, bonheur" (Z.) (36) / ari
"id." (Taïfi 558)
4.17 wirkis (Iguerrouan) "plante non identifiée; sert à
teindre les flijs des tentes en noir" (L. 524)
4.18 warghen (Goulmima) "renard" (Z.) (37)
4.19 wirzan (Goulmima) "lynx" (?) (Z.)
4.20 wasru (Goulmima) "mort des brebis" (Z.)(38) / asru
"chancre, syphilis?" (Taïfi 653)
4.21 wawuf (Goulmima) "épouvantail" (Z.)
4.22 wawefsu (Goulmima) "nom d'une herbe" (Z.)
4.23 wawih' "émouchet (oiseau)" (Taïfi)
4.24 waulî (A. Ouirra) "fruit du lentisque" (L. 519) (cf. wari?)
4.25 wawarubia (A. Seghrouchen) "garance voyageuse, Rubia peregrina,
Rubiacées" (L. 485 et 520) (39)
4.26 wawerdal (Goulmima) "plante désertique à fleurs
jaunes" (Z.) (40)
4.27 wawssi (Ayt Ayyache) "onzième mois lunaire (correspondant
à bin-la<yad)" (Taïfi 771)
4.28 wawter (Iziyan), wawtert (Goulmima) "humérus"
(cf. Rif awtär "cuisse") (41) (Taïfi 775; Z.)
4.29 wawzer "dépression entourée de hauteurs; partie
non labourée d'un champ. Bande de terrain non labouré" (Taïfi).
4.30 waxxu (Goulmima) "maladie grave" (Z.) (42)
4.31 waynanas (A. Ndhir, A. Ayyache) "bourrache" (A. Ndhir), "mourron
rouge" (A. Ayyache), (L. 485 et 514; Taïfi 777)
4.32 wazläf (Iguerrouan) "Juncus maritimus, joncacées"
(L. 485 et 521)
KABYLE (14 noms communs et 1 toponyme):
5.1 (w)acnaf "Sinapis arvensis" (Dallet)
5.2 weh'h'a (A. Yiraten) "figues mâles tardives qui ne mûrissent
pas et restent sur l'arbre" (Picard II 590: "f. sg."!?)
5.3 (w)ah'rir "pied de coquelicot" (Dallet 332, 858)
5.4 (w)ajdim "bot. non identifié; herbe à peignes"
(Dallet). Selon Allioui (1990: 101): "coucou (?)"
5.5 wejjir' "engourdissement avec fourmillement (causé paur
une fausse position)" (Dallet et Amazigh-Net)
5.6 walmam (/ walman?) "plante comestible non identifiée.
Il donne des petites fleurs, avec des pétales blancs, et un centre
jaune. " (Amazigh-Net) (43)
5.7 wamellal "chrysanthème" (Amazigh-Net) (44)
5.8 waghzen "ogre" (Dallet) (45)
5.9 waghzaz "laiteron maraîcher" (Tim. 101)
5.10 warneger "Osyris alba ou ruvet" (L. 485, 518 (46))
5.11 warzigen, warjejig, werjedji (Amazigh-Net
11/10/96), warz'igen (A. Yanni, EDB 6: 176); wardjedjdji
(Chemime 1991); (a)wer'djedjin (Allioui 1980: 134); iwrejrej
(yi-), pl. iwrejejen (Amazigh-Net 13/10/1996) "cigale"
5.12 wazi "renvois, éructations, aigreurs d'estomac" (Dallet)
(47)
5.13 wazdel "Daucus muricatus, Ombrellifères" (L. 485
et 520, cf. Hanot. et Letour. p. 95)
5.14 (w)azduz "orobanche" (Dallet) "Chrysanthemum coronarium"
(L. 485 et 520, cf. Hanot. et Letour. 100)
5.15 Wilili (à rattacher à ilili "laurier-rose"),
lieu-dit à l'est de Taourirt n At-Mangellat
TOUAREG (5 noms communs et 2 toponymes):
6.1 wajij (tayert) "grillon, cigale", tahaggart wa-iz'z'eg'en,
invariable au sg. et au pl., "(m. à m. celui qui ayant trait) grillon"
(ainsi analysé par Foucauld IV, p.1936)/ tawellemmet de l'Est az'z'ik
(pl. az'z'ikän, ét. ann. a-/a-).
6.2 wajjag "Cenchrus biflorus, cram-cram" (Si on peut le comparer
à la première partie de zenaga tejegt'äz' "esp.
de cram-cram", Nicolas p. 139)
6.3 wännag "conjonctivite, ophtalmie" (tawellemmet), correspondant
à tahaggart ähennag' (48)
6.4 weñhet (Ah.) "maladie des animaux. L'an. atteint renifle
continuellement, ses narines s'emplissent de mucosité abondante (etc.)"
(Fouc. III.1509) (49)
6.5 waz'iz' "engourdissement avec démangeaisons (causé
par le froid)" (on ne peut pas exclure un lien avec kab. wejjir', v.
supra, 5.5)
6.6 Wällam lieu-dit près de Niamey (cf., probablement,
allam, n.v. de alem "ouvrir")
6.7 Wéz'äy dune et puits entre Ingal et Tchin Tabaraden
(cf. éz'äy "paturage sec")
GHADAMÈS (5 noms propres):
7.1 Wajaliden [(w)JLD(n)] "descendant légendaire de Wajalu:sen,
et ancêtre de Warnughen ... (on a isolé par des parenthèses
un préfixe et un suffixe possibles adjoints au radical)" (Lanfry 387)
7.2 Wajalu:sen [(w)JLS(n)] "ancêtre légendaire (peut-être
père) de Wajaliden.. (on a isolé par des parenthèses
un préfixe et un suffixe possibles adjoints au radical)" (Lanfry 387)
7.3 Waghzen "n.pr. d'un ogre que la légende appelle: dedda
Wagzen"(Lanfry 391)
7.4 Warnugen [(w)RNG(n)] "n.pr.masc. On a isolé par des parenthèses
un préfixe et un suffixe possibles adjoints au radical. (...) Ce Warnughen
était fils de Wajalid(en) et engendra Ulid et Wazit" (Lanfry
392) (50)
7.5 Wazit "n.pr.m. Les deux frères Welid et Wazit, fils de
Warnughen, sont les ancêtres éponymes des deux principaux groupements
de population à Ghadamès: les Ayt Welid et les Ayt Waziten"
(Lanfry 398)
* * *
Comme on l'a déjà observé, la plupart de ces noms sont
noms de plantes ou d'animaux. Toutefois, on peut les regrouper dans plusieurs
catégories de signifié:
Noms de plantes (89):
1.1, 1.2, 1.3, 1.4, 1.5, 1.6, 2.1, 2.3, 2.5, 2.6, 2.7, 2.8, 2.9, 2.10, 2.12,
2.13, 2.14, 2.19, 2.20, 2.22, 2.25, 2.26, 2.27, 2.28, 2.29, 2.30, 2.32, 2.33,
2.34, 2.35, 2.36, 2.37, 2.39, 2.40, 2.42, 2.43, 2.46, 2.48, 2.49, 2.52, 2.55,
2.58, 2.59, 2.60, 2.61, 2.62, 2.64, 2.65, 2.66, 2.68, 2.69, 2.70, 2.71, 2.73,
2.74, 2.75, 2.76, 2.77, 2.80, 3.1, 3.2, 3.3, 3.4, 4.1, 4.2, 4.3, 4.4, 4.11,
4.12, 4.14, 4.15, 4.17, 4.22, 4.24, 4.25, 4.26, 4.31, 4.32, 5.1, 5.2, 5.3,
5.4, 5.6, 5.7, 5.9, 5.10, 5.13, 5.14, 6.2
Noms d'animaux (25):
Insectes, invertébrés, reptiles
— 2.2 "moustique", 2.15 "bourdon", 2.17 "guèpe", 2.23 "charançon,
ver", 2.44 "guêpe", 2.54 "criquet", 2.57 "larves d'abeilles", 2.63 "lentes",
2.67 "huître", 2.78 "moule", 2.79 "cigale", 3.5 "cigale", 4.9 "charançon",
4.13 "gros lézard", 5.11 cigale", 6.1 "grillon, cigale"
Oiseaux — 2.18 "huppe", 2.24 "hochequeue, bergeronnette",
2.56 "perdrix mâle", 4.23 "émouchet",
Mammifères — 2.16 "léopard", 2.45
"lynx", 2.50 "raton", 4.18 "renard", 4.19 "lynx"
Parties du corps, maladies (12): 2.11 "genou", 4.6 "giron", 4.8 "estomac
(d'animaux)", 4.10 "orgelet", 4.20 "mort", 4.28 "humérus", 4.30
"maladie grave", 5.5 "fourmillement, ankylose", 5.12 "aigreurs d'estomac",
6.3 "conjonctivite, ophtalmie", 6.4 "maladie des animaux", 6.5 "engourdissement"
Epithètes, noms propres (12): 2.4 "malheureux", 2.53 "bègue",
4.21 "épouvantail", 5.8 et 7.3 "ogre", 5.15, 6.6-7, 7.1-2 et 7.4-5
noms propres
temps (athmosphérique et chronologique) (5): 2.31 "cyclône",
2.38 "glace, gelée blanche", 2.72 "après-midi; goûter,
casse-croute", 4.5 "brouillard", 4.27 "onzième mois lunaire"
Divers (7): 2.21 "voisins", 2.41 "tremblement", 2.47 "couscoussier",
2.51 "flèche", 4.7 "parfum", 4.16 "joie", 4.29 "partie non labourée
d'un champ"
Le rôle de wa- en tant qu'ancien article/pronom
démonstratif peut être observé aussi par l'existence de
formes parallèles dans différents parlers, où wa-
est remplacé par des outils grammaticaux comme bu- dans la forme
senh. buharu pour *wahar "lion", ou les formes chleuhs
wizrug /buzrug, buzruq, buizrug "moule". Parfois
il est remplacé par un préfixe nominal (a)m-: 2.3 wabejjir/
ameejjir/ mamejjir "mauve", 2.30 wamlal / mamläl
"marguerite", 2.79 wazugen/ az'ug etc. "cigale"/ Ghadamès
mez'z'eg "grillon", etc.
Dans le processus de figement des formes soudées
à l'article il arrive même que le préfixe soit rajouté
une deuxième fois. Le fait est très évident avec des
noms comme 4.25 wawarubia, du latin rubia, ou 2.79 wawz'ig
(A. Daouchchen)/az'ug, wazugen, etc. (on peut supçonner
ce processus dans les cas, très nombreux, de noms commençants
par waw-).
Parfois, on constate que des noms ainsi formés
ont été "normalisés", plus récemment, par l'adjonction
du préfixe "régulier" a- (ex.: 2.16 wagerzam
"léopard" /awgirzim "lion"; 5.8 waghzen "ogre"/awaghzniw
[probable réfection sur un pl.]; 5.11 wer'djedjin / awer'djedjin
"cigale"). Cette tendence à une "normalisation" est très poussée
dans le dictionnaire de M. Chafik, où l'on ne trouve plus aucun nom
en wa-. Par exemple: s.v. su:s (charançon), il y a akuz
/ acuz et awakuz mais pas wakuz (vol. I p. 560).
Le préfixe wa- peut être rattaché
aussi bien à des bases nominales qu'à des bases verbales, et
selon sa base il confère un signifié différent au nom
qui en résulte:
Base nominale:
1) "celui de..." (ex.: 2. 47 wa+seksu "celui du couscous
> le couscoussier")
2) "celui-là, c.-à-d. ..." > "le ..." (ex.: 2.18 wa+hudhud
"le hudhud [<ar.], la huppe"). Cette fonction d'ancien "article" semble
bien la plus repandue.
Base verbale:
1) "ce qui relève de..." > "l'action de... (infinitif)"
(ex.: 2.41 wa-rgiga(y) "le fait de trembler" > "tremblement")
2) "celui qui a rapport avec…" > une sorte de participe, actif ou passif
(ex.: 2.53 "celui du bégayement" > "bègue"; 2.51 wassr'emt't'
"ce qu'on tire" > "flèche")
A propos des participes, on peut observer la fréquence,
parmi les noms en wa-, d'une termination -n qui parfois semble
coïncider avec le morphème du participe. Par exemple, le nom du
grillon en tahaggart, wa-iz'z'eg'en a toute l'apparence d'un
participe (mais on ne voit pas pourquoi un "grillon" soit appelé "celui
qui a trait"), sauf pour le fait d'être invariable au pluriel. Il est
évident qu'ici -n n'a pas été accolé à
la base verbale signifiant "traire", mais, comme le démontrent les
nombreux parallèles dans les autres parlers touaregs et berbères
du nord, à un nom signifiant "cigale/grillon" (cf. tayert wajij
et chleuh az'ug / wazugen etc.).
Et en effet le suffixe -n peut se retrouver avec
des bases verbales (ex.: 4.13 wanslulfen "gros lézard"<
SLF, inf. asluluf "caresser" = "celui qui marche en caressant le sol";
5.8 waghzen / aghwz'en"ogre"
< ghez'z' "ronger" = "le rongeur"), mais aussi bien avec des bases
nominales (ex.: 2.9 aderna / waderna / wadernan "gland";
2.16 wagerzam "léopard"/ wagrzamn "panthère").
Ces observations sont à ajouter au dossier de
ce morphème en nasale du "participe" que J. Drouin (1996) vient de
rouvrir, en nous montrant les multiples possibilités de déplacement
de ce morphème d'une façon très analogue aux "satellites"
du verbe. Et en effet G. Marcy (1936, 1940-41) le considérait une particule
indépendante, qu'il qualifiait de "pronom relatif-sujet".
Pour revenir à la comparaison avec le sémitique
d'où nous sommes partis, il est intéressant d'observer qu'un
phénomène analogue se retrouve en hebreu, où plusieurs
noms de lieux, personnes, animaux, maladies etc., commencent par un préfixe
y- dans lequel Garbini (1984: 84-88) reconnaît un ancien "thème
pronominal", dont «la fonction devant les noms est comparable à
celle du pronom arabe du "celui de": il s'agit d'un pronom déterminatif,
dans la fonction spécifique de nota designationis» (p. 87)
Quelques exemples de ces noms: yiptah' (rac. PTH')
"l'ouverture"; yah'mu:r (<H'MR "rouge") "une chèvre (prob.t
au poil roux)"; yir'o:n (< R'Y) "la vue"; yarde:n (< RD)
"celui qui descend = nom du fleuve Jordan"; yoqsha:n
(< QSh) "le bossu (?)", etc. On voit bien de ressemblances avec les noms
berbères qu'on vient d'examiner, et ce qui est intéressant c'est
qu'ici aussi il y a, parfois, un deuxième élément, en
nasale, suffixé (suivant, sans doute le schéma des noms en
-o:n / -a:n).
Les formes sémitiques en -a:n, (ainsi que
celles en -i:y, -a:y, -a:n et les "élatifs" arabes
de forme 'aqta:l / qutlâ) ont une fonction que Pennacchietti
(1974: 30) appelle "dénotative", qui confère au substantif non
pas une "qualité générique" mais au contraire "un caractère
distinctif et individualisant" envers tous les membres de sa catégorie.
Dans son intéressante analyse, F. Pennacchietti considère comme
équivalents des adjectifs "dénotatifs" sémitiques les
adjectifs berbères de forme aCC(C)aC/aCC(C)an tels amellal
"blanc" ou ameqqweran "grand". Et, en effet,
même parmi les noms en w- il y en a plusieurs qui suivent ce
schéma: 2.12 wáfez'd'åd'; 2.16 wagerzam;
2.30 wamlal; 2.34 wametlam ; 2.35 wansfal; 2.36 wagherrac;
2.43 warmella/warmellat ; 2.44 warzan/war'ez'z'an
etc.; 2.46 wasefsaf/asefsaf; 2.60 waurdal; 2.62 waurz'åz';
2.64 waxudzam; 2.65 waxfenna; 2.76 waz'may
; 4.1 waddäd; 4.4 wademam; 4.11 walez'z'az';
4.26 wawerdal; 4.32 wazläf; 5.1 (w)acnaf; 5.6 walmam
(/walman?); 5.7 wamellal; 5.9 waghzaz; 6.2 wajjag;
6.3 wännag; 6.6 Wällam.
Malgré toutes ces ressemblances, les noms berbères
en w- (et en w-… -n) et les noms hébreux en y-
(et en y-…-o:n) ne représentent pas, sans doute, une isoglosse
"chamito-sémitique". Toutefois, il est intéressant, je crois,
d'observer les analogies dans la préservation de caractères
archaïques à l'intérieur des noms qui semblent se prêter
mieux à cela, c.-à-d. sourtout les dérivés "dénotatifs",
une catégorie très proche des noms propres.
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NOTE
(1) D. Cohen 1972:
121.
(2) En alternative,
on pourrait penser à une faute de lecture pour 'ry'd (d
et r étant très semblables dans l'écriture hébraïque)
et comparer ce mot (mais il faudrait aussi une métathèse) à
ayrad, "lion" (kab.).
(3) Formes données
par F. Nicolas, p. 149 et 437. D'habitude le son transcrit ' peut représenter
la chute d'une consonne faible, comme *gh , le redoublement d'une
consonne suivante ou la longueur de la voyelle précédente.
(4) La chute de
w- a lieu aussi dans la particule d'appel, a, dont un doublet
archaïsant wa est gardé par quelques parlers du Nord,
comme le kabyle et la tamazight.
(5) Pour la transcription
des mots des différents parlers, il est impossible d'adopter une transcription
complètement homogène, et je me suis borné à utiliser
de façon constante les consonnes suivantes: c au lieu de sh;
x au lieu de h, kh; gamma au lieu de g',
gh [dans le texte imprimé. Dans cette
version sur internet on écrit gh]; epsilon pour
le <ayin, ainsi que y, w au lieu de i,
u, quand leur valeur de semi-voyelle était sûr. Pour
brièveté des renvois, j'ai adopté les abréviations
suivantes: D. = Destaing 1920; J. = Jordan 1934; L. = Laoust 1920; T. = Uwe
Topper, Glossaire des noms d'animaux et plantes en tachelhit, non
publié: données communiquées par son fils Ilya Topper
sur le réseau électronique Amazigh-Net; Z. = notes communiquées
par Lahcen Zir, <zir@***.ma>, dans des messages à Amazigh-Net
en date 21/2, 23/2, 20/3, 7/4/1997.
(6) Cf. wadaf
2.8?
(7) A vrai dir,
la forme en wa- (signalée seulement à la p. 283) est
écrite, en caractères arabes, waza:z, mais il
s'agit de la même coquille de la p. 233 (taquzzazt et azaz
pour taquzzart et azar). En tous cas, la présence du
w- initial est presque sûre, puisque le mot est inséré
dans la liste des noms commençant par ce son.
(8) Ailleurs aussi
amejjir, amedjir, mjjir, mamejjirt, etc.
(9) Harry Stroomer,
communiqué pendant ce congrès.
(10) Cf. aussi
kab. afejd'ad "plante dont on fait des balais".
(11) Mais Ida
Ou Qais: agerzam (Laoust 486).
(12) Cf. aussi
Ihahan: Augirzim, Uirzim "lion" (selon U. Topper, Amazigh-Net).
Il se peut que la fin de ce mot comprenne le nom du "lion" le plus répandu
ailleurs dans le monde berbère, izem.
(13) Harry
Stroomer, communiqué pendant ce congrès.
(14) «Encore
appelée mamläl chez les Ihahan et mameläl
à Imitek» (Laoust 517).
(15) Cf. tanesfalt
"salsepareille", Sijelmassi 240.
(16) Jordan 1934:
152: wairurud "sureau".
(17) Il existe
aussi targigayt, n.v. de rgigi "trembler", cf. kab. argigi
et targagayt.
(18) Cf. Kab.
ar'ez', ar'z'az' "guêpe".
(19) Une forme
avec deux s' au lieu des s, étymologiquement plus
exacte, est signalée aussi, mais seulement comme variante du mot commençant
par a-.
(20) A côté
d'une forme taseksut "couscoussier".
(21) Cf. O. Noun
audid (ibid.).
(22) Cf. [peut-être]
ghuct "perdrix mâle" en d'autres parlers chleuh [?]
(23) Cf. Dest.
167: "«larves (d'abeilles)» awan ; ce mot est singulier
ou pluriel."
(24) «Correspondant
sans doute à aurz'åz' des Ihahan, également indéterminé.»
(ibid.)
(25) Mais Zemmour
iut't'en (ibid.)
(26) Probablementt
composé avec un ancien nom de la mer (ilel à Zouara).
Cf. aussi "coquillage" agläl n uayll (Dest. Voc.)
(27) Cf. Kab.
tameddit "après-midi" (<*tamezdit).
(28) Harry Stroomer,
pendant ce congrès, m'a communiqué qu'il doute fortement de
l'existence des formes à w- initiale de ce mot.
(29) Harry
Stroomer, pendant ce congrès, m'a communiqué qu'il doute fortement
de l'existence des formes à w- initiale de ce mot. Toutefois,
il faut rappeler que c'est justement de ce mot que se sert Laoust (1920:
486) pour donner son interpretation de l'origine du préfixe, et je
crois qu'il ait utilisé un mot qu'il connaissait très bien.
On peut, certes, penser qu'il y ait eu une régression, tout récemment,
dans l'utilisation de ces formes. Cela expliquerait l'abondance des noms rapportés
par Laoust et Destaing qui aujourd'hui semblent "suspects" à H. Stroomer.
(30) Ce dernier
mot semble indiquer que la forme sans emphatique soit une faute de frappe
de Laoust, mais on ne peut pas l'affirmer avec certitude car, comme on verra
par les rapprochements dans les différents parlers, dans ce mot l'emphase
n'est pas toujours présente.
(31) Mais Tlit:
az'ug (ibid.).
(32) Cf. adal
"algues" en chleuh et ailleurs.
(33) Cf. Taïfi
aguwwal / ayggwal "entre-jambes du
pantalon bouffant; le bas d'un vêtement qu'on relève pour porter
des objets"; chleuh igiwal "giron".
(34) Cf. chl.
ild', tuar. alet't'. Peut-être identique à walgit
/ walgid (Goulmima) "maladie des yeux " (Z.)
(35) Cf. chl.
wamsa "fenouil".
(36) Ce mot n'est
attesté que dans un ancien chant de mariage: on le repète deux
fois et puis le chant commence. On m'en a donné le sens "dieu de joie
amazigh ancien... Mais maitenant il est devenu un mot comme les autres c.-à-d.
il a perdu son sens".
(37) Cf. kab.
abar'egh, Siwa eragh, Nef. uragh "renard".
(38) Il proviendrait
d'un verbe isra "il est mort". Cf. Taïfi 658 tisriyt "dépouille
(d'animal)"?
(39) Cf. arubia
"rubiol", Asín Palacios 1943: 255. Dans cet ouvrage, et dans d'autres
de ce genre l'on pourrait, vraisemblablement, glaner d'autres noms de ce type
pour des parlers anciens (surtout nord du Maroc), par exemple wacaq
/ acaq "goma amoníaca" (136), walbac "variedad de euforbio"
(17-8), wasma "hojas del índigo" (31 et 361), etc.
(40) Cf. 2.60
chleuh waurdal "grande moutarde jaune".
(41) En senhayi
ce mot est aussi un nom de plante: "sagytaire".
(42) Cf. Taïfi
xxu "ê. mauvais, méchant, etc."
(43) Communiqué
par Khiar Nat Marzouk, de Chorfa <KMEENG @***> et Hsen Ayt-Buaddu <hsen@***>,
17/2/1997.
(44) Kamal n
Muh'end Wa<mar' n at Umwqran n at Iraten <fllks@***UK>, 11/5/1996.
(45) Cf.
le chleuh aghwz'en "ogre". A Ghadamès
Waghzen est nom propre d'un ogre (cf. à Ghat ighej "ogre"?).
L'emphatique du chleuh permet de le ramener au verbe ghez'z' "ronger"
(kab. et chl.) .
(46) Ibid.
on dit que, d'après Hanoteau et Letourneaux (p.117) le signifié
litt. est: "celui qui laisse des enfants mâles, des rejetons".
(47) Cf. Maroc
central (Taifi) azza "id.", Rif (Renisio) azza / izza
"id.".
(48) Et peut-être
aussi à tayert zenu et/ou kab. tindaw, rif. kundu,
senh. bekkindu / mekindu.
(49) Cf. probablement,
d'un côté teñhert etc. "narine", et de l'autre
côté chleuh et tamazight tinzi "rhume, éternuement".
(50) Ibid.:
«Le nom se retrouve, pensons-nous, dans une inscription latine de la
Nécropole de Ghirza en Tripolitaine (...) C.I.L. Addimenta, Pars I
a, Prov. Tripol. I a, Ghirza 22660:
1. M. CHVLLAM //// VARNYCH
2. N PATER ET (etc.)... »